L’aïkido est introduit dans le nord-est du département de Lot et Garonne en 1968 à Fumel. Il se pratique à « l’école Fuméloise Libossienne » sous le statut associatif. Il prend un réel essor à partir de 1979. L’artisan de ce développement est Luc MEDAN, l’actuel professeur du club d’Agen.
Cet art martial est encore peu connu en France à cette époque. Il regroupe, cependant, dans le département, une quarantaine de pratiquants qui suivent les cours du jeune professeur, dispensés, après la période fuméloise, dans la salle municipale de la commune de Foulayronnes, près d’Agen. Ces locaux sont occupés par le club de judo qui a accepté la cohabitation avec l’Aïkido.
L’aïkido est alors intégré à la fédération de judo (F.F.J.D.A.), puis à la Fédération Française Libre d’Aïkido et Budo (F.F.L.A.B.), nouvellement créée. Elle s’appellera, par la suite (F.F.A.B.). Le club d’Aïkido n’est donc plus affilié à la F.F.J.D.A et cela fait naître un dommage collatéral : l’Aïkido est contraint et forcé de quitter la salle de Foulayronnes.
Les aïkidokas trouvent alors refuge à Agen en 1982 dans une petite salle au bord de la Garonne. L’entraînement s’effectue sur quelques tatamis en paille de riz dans une salle exiguë inadaptée à la pratique compte tenu du nombre de participants .Le club recherche donc, à nouveau, une salle plus grande. Il la déniche au centre-ville (43, rue Camille Desmoulins). Elle appartient à une banque et est occupée par le club d’escrime qui accepte de partager cet espace avec le groupe d’aïkidokas.
Un problème se pose néanmoins : cette nouvelle salle, plus grande, convient certes mais n’est pas équipée de tatamis et le club d’escrime utilise, lui, un tapis métallique pour ses entraînements. L’achat de nouveaux tatamis devient une évidence. Qu’à cela ne tienne, la volonté, la ferveur et la solidarité qui animent les membres du club sont telles qu’en assemblée générale, ils prennent la décision de financer, sur leurs propres deniers l’achat des tatamis.
Une souscription est alors ouverte auprès des élèves et sympathisants pour financer l’achat de tatamis couvrant 80 m2.
C’est ainsi que le club d’aïkido débute à Agen en 1983. Les cours ont lieu 3 fois par semaine, le soir de 19h à 21h et le samedi matin de 10h 30 à midi. Les pratiquants sont nombreux et les cours dynamiques et intensifs. Luc MEDAN est technique et a du charisme ce qui fait de lui un professeur respecté et écouté. Il ne ménage pas ses élèves, se montre exigeant et parfois sévère avec ses Ukés, en particulier les plus anciens qu’il sollicite souvent pour procéder à la démonstration des techniques tant sur les plans techniques, physiques et mental. Il fait ainsi savoir, avec une autorité bienveillante, que l’aïkido est une discipline difficile qui demande efforts et constance.
L’installation au centre-ville favorise la venue d’étudiants des collèges et lycées et le club compte bientôt 120 élèves. La grande salle n’est plus assez vaste. De plus il n’y a qu’une douche et les vestiaires sont étroits. Ces conditions matérielles spartiates n’affectent nullement les excellentes relations qu’ont, entre eux, les passionnés d’Aïkido.
Des stages sont organisés régulièrement. Certains Sont placés sous la direction technique de Luc MEDAN, d’autres, se déroulent sous l’autorité d’experts envoyés par la fédération.
Le club d’Agen est devenu le plus gros club d’Aquitaine.
Des passages de grades ont lieu régulièrement. Des ceintures noires (Shodan) sont décernées, par des experts, lors de stages. Ils sont la fierté du club et le témoignage du sérieux et de la qualité du travail effectué au dojo.
Le club participe, également, à de nombreuses manifestations dans la ville d’Agen. Des démonstrations sont réalisées à l’occasion de galas d’arts martiaux ou d’autres manifestations destinées au grand public. Les profits de ces événements financent des actions humanitaires.
L’association et son action sont reconnues, maintenant, par la ville d’Agen. Elle intègre, de fait, le patrimoine culturel et sportif de la commune.
L’aventure de l’autonomie n’est pas terminée pour autant car le club doit, à nouveau, déménager à l’automne 1987, comme le club d’escrime d’ailleurs, au motif que la banque, propriétaire des lieux occupés, a décidé de reprendre son local.
Les dirigeants de l’Aïkido club partent à nouveau en « campagne », avec l’aide de la mairie d’Agen, pour trouver une réponse pérenne aux questions qui se posent : quel espace pour l’Aïkido et dans quels locaux ?
Le chemin est long et la saison 1988 commence, par défaut, dans la rotonde du stadium municipal de la ville et c’est avec soulagement, enfin, que les dirigeants et les pratiquants apprennent qu’une salle sera bientôt mise à leur disposition dans le cadre de l’acquisition et de la réhabilitation de locaux d’une grande surface qui seront convertis en gymnase à « Donnefort » , avenue Léon Blum à Agen .
Ce gymnase devient un centre d’arts martiaux et de sports de combats, réunissant trois associations : le Judo, L’Escrime et l’Aïkido. Le dojo est tout neuf et 240 m2 sont mis à la disposition du club d’Aïkido. Il est équipé de vestiaires et de douches en nombre suffisants.
Ce bâtiment bien équipé, d’accès facile, malgré l’immense progrès dans le confort offert aux pratiquants, du fait de sa situation légèrement excentrée par rapport au centre de la ville, lui fait perdre quelques adhérents. Mais le club demeure, néanmoins, un des plus gros clubs d’Aquitaine.
La superficie du tatami est portée alors à 180m2 et le travail prodigué sous la direction technique de Luc MEDAN est, toujours d’une grande qualité. Les nombreux pratiquants sont assidus aux séances d’enseignements.
En 1998, c’est un tournant important dans la vie du club : l’assemblée générale décide, sur proposition de son bureau, de ne plus adhérer à la FFAB pour rester fidèle à la pratique traditionnelle de l’Aïkido défendue, depuis sa création, par les pratiquants. Il y avait un désaccord profond avec la politique fédérale tant sur la forme que sur le fond.
Le club d’Aïkido d’Agen s’est, alors, rapproché de la fédération britannique d’Aïkido avec laquelle il travaille en étroite collaboration et a conservé l’agrément de la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports, en étant affilié à la fédération « Union Sportive Léo Lagrange ».
Depuis 1993 grâce à ses relations avec la fédération de Grande Bretagne et son délégué technique ; un expert japonais, Maître KANETSUKA 8ème Dan, Luc MEDAN, titulaire, aujourd’hui, du grade 5ème Dan de l’Aïkikaï de Tokyo promeut un enseignement classique de grande qualité.
Maître KANETSUKA est présent pour diriger quatre stages par an, en France, à l’invitation du club d’Aïkido d’Agen ou de clubs partenaires, dont le stage international d’été dans les Pyrénées à Cierp Gaud (31) qui s’avère être un succès puisqu’il est renouvelé chaque année. Il se déroule aujourd’hui à FOS (31).
Durant toutes ces années, Maître KANETSUKA a délivré plusieurs ceintures noires au sein du club. Ces résultats sont la preuve du dynamisme et de la qualité de l’enseignement qui est dispensé à Agen.
Des articles rendent compte, régulièrement, dans la presse locale et nationale, des activités du club.
Aujourd’hui l’Aïkido club d’Agen est installé au Stadium en centre-ville très exactement 17, cours Washington. Il partage le Dojo municipal avec plusieurs autres associations qui pratiquent les arts martiaux.
Les membres du club cultivent toujours la convivialité et, pour la maintenir vivante, ils organisent, deux fois par an, en décembre et juin, un repas ou sont conviés les adhérents de l’association ainsi que les membres de leur famille.